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FONAREV : un pilier de la justice réparatrice en République démocratique du Congo

Le FONAREV, fonds public en RDC, défend la justice réparatrice et l’indemnisation des victimes, malgré des défis de gouvernance.

ParChristian Luwawa
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Félix Tshisekedi prononçant un discours à New York, plaidant pour la reconnaissance des génocides commis en République démocratique du Congo, lors d’une session de l’ONU.

Le président Félix Tshisekedi lors de son plaidoyer à New York pour la reconnaissance des génocides commis en RDC, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.

La République démocratique du Congo avance, pas à pas, sur le chemin de la justice réparatrice. Au cœur de cette démarche figure le Fonds national de réparation des victimes des violences sexuelles et des crimes de guerre (FONAREV), créé pour identifier les survivants, leur offrir un accompagnement juridique adapté et garantir une indemnisation légitime. Dans un pays marqué par des décennies de conflits, ce mécanisme constitue un levier essentiel pour rendre justice et redonner dignité aux victimes.

Une mission essentielle pour les survivants

Le FONAREV est avant tout un outil de réparation. Il s’adresse à celles et ceux qui, trop longtemps, ont été réduits au silence. Son objectif est clair : identifier les victimes, assurer leur accompagnement juridique et leur offrir une indemnisation digne. Dans une société fragilisée par les guerres, il représente une reconnaissance officielle de leurs souffrances.

Un fonds public et transparent

Contrairement aux accusations récurrentes, le FONAREV est un dispositif public. Ses financements proviennent de l’État congolais, des redevances minières et de partenaires internationaux. C’est un mécanisme transparent, conçu pour servir la justice sociale, et non une caisse noire destinée à d’autres usages. Affirmer le contraire revient à nier les efforts entrepris pour transformer les ressources du pays en instruments de réparation.

Des défis de gouvernance, pas une manœuvre politique

Personne ne nie les lenteurs et insuffisances observées dans la mise en œuvre du FONAREV. Mais elles s’expliquent par des obstacles logistiques et administratifs dans un contexte marqué par l’instabilité. Réduire ces difficultés à une stratégie politique extérieure est une vision biaisée qui détourne du véritable enjeu : améliorer la gouvernance et renforcer les mécanismes de contrôle.

Rwanda, critiques et réalités

Le Rwanda a pointé du doigt le fonctionnement du FONAREV, mais une question s’impose : comment expliquer que son propre Fonds d’assistance aux rescapés du génocide (FARG) ait connu des failles similaires dans le passé ? En 2020, des détournements de plusieurs millions de francs rwandais avaient été reconnus. Cette réalité prouve qu’aucun fonds public n’est exempt de risques. L’enjeu, pour chaque pays, est de corriger ses faiblesses et de renforcer la transparence.

Un engagement réaffirmé à l’international

À la tribune des Nations unies, le président Félix Tshisekedi a insisté : la reconnaissance des crimes commis en RDC est indissociable d’une paix durable et d’une lutte déterminée contre l’impunité. Le FONAREV traduit cette volonté en actes concrets. Il ne s’agit pas seulement d’indemniser, mais de poser les bases d’une réconciliation nationale solide.

Défendre et améliorer le FONAREV

Sans le FONAREV, des milliers de survivants resteraient sans soutien ni reconnaissance officielle. Les critiques extérieures, même lorsqu’elles s’expriment bruyamment, ne doivent pas occulter la mission première de ce fonds : rendre justice et reconstruire la dignité des victimes.

La justice réparatrice n’est pas une option mais une nécessité. Renforcer le FONAREV, c’est non seulement protéger les plus vulnérables, mais aussi consolider la stabilité de la RDC et de toute la région des Grands Lacs.

Christian Luwawa

Correspondant pour plusieurs titres à Kinshasa. Couvre les enjeux sécuritaires à l’est de la RDC et les dynamiques régionales des Grands Lacs.