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Ghana : Une injection massive de 1,4 milliard USD révèle la vulnérabilité des économies africaines face aux devises étrangères

La Banque centrale du Ghana injecte massivement 1,4 milliard USD pour soutenir sa monnaie, révélant la vulnérabilité des économies africaines face aux devises étrangères. Cette intervention sans précédent soulève des questions sur la souveraineté monétaire du continent.

ParChristian Luwawa
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Ghana : Une injection massive de 1,4 milliard USD révèle la vulnérabilité des économies africaines face aux devises étrangères

Siège de la Banque du Ghana à Accra, symbole de la lutte pour la stabilité monétaire en Afrique

La Banque centrale du Ghana intensifie ses interventions monétaires

Dans une démonstration frappante de la dépendance des économies africaines aux devises étrangères, la Banque du Ghana (BoG) a massivement injecté 1,4 milliard USD sur le marché des changes au premier trimestre 2025. Cette intervention, révélée par le FMI, illustre les défis persistants auxquels font face les nations africaines pour maintenir leur souveraineté monétaire.

Une intervention sans précédent

Cette somme colossale, dépassant déjà le total des interventions de 2023, souligne l'ampleur des pressions exercées sur la monnaie ghanéenne. La banque centrale justifie ces opérations par la nécessité de répondre aux besoins du secteur énergétique, notamment pour les paiements aux producteurs d'électricité et les importations de carburant.

"L'empreinte de la Banque du Ghana sur le marché des changes a continué de croître. Les interventions à grande échelle se sont poursuivies en 2025, atteignant 1,4 milliard USD au premier trimestre", note le FMI.

Les risques de la dépendance aux devises étrangères

Bien que le Ghana dispose de réserves internationales confortables de 10,6 milliards USD, cette situation met en lumière la vulnérabilité des économies africaines face aux fluctuations des marchés internationaux. La facture mensuelle des importations de carburant, s'élevant à environ 400 millions USD, illustre cette dépendance critique.

Les avertissements du FMI

Le FMI met en garde contre les risques d'une telle stratégie, recommandant l'adoption d'un cadre plus formel de gestion du marché des changes. "Sans une stratégie d'intervention fondée sur des règles claires, le pays risque de passer d'une stabilité apparente à une vulnérabilité soudaine si les flux entrants venaient à diminuer", avertit l'institution.

Leçons pour l'Afrique

Cette situation au Ghana résonne particulièrement avec les défis auxquels font face de nombreux pays africains, dont la RDC, dans leur quête d'autonomie financière et de stabilité monétaire. Elle souligne l'importance cruciale de développer des stratégies économiques favorisant une plus grande indépendance vis-à-vis des devises étrangères.

Christian Luwawa

Correspondant pour plusieurs titres à Kinshasa. Couvre les enjeux sécuritaires à l’est de la RDC et les dynamiques régionales des Grands Lacs.