Le M23 menace de riposter et accuse la RDC de violations du cessez-le-feu
Le M23 accuse les FARDC de violations du cessez-le-feu et menace de riposter, alors que les négociations de paix de Doha sont dans l'impasse. Les Nations Unies dénoncent des massacres de civils.
Des combattants du M23 patrouillant dans les rues de Goma, capitale du Nord-Kivu
GOMA - Le groupe rebelle M23 a lancé jeudi de graves accusations contre l'armée congolaise, la FARDC, l'accusant de violations répétées du cessez-le-feu, à la veille d'une échéance cruciale pour les négociations de paix. Cette nouvelle escalade verbale intervient dans un contexte déjà tendu, alors que les pourparlers de Doha sont dans l'impasse.
Tensions croissantes autour des négociations
Bertrand Bisimwa, leader politique du M23, s'exprimant depuis Goma, capitale du Nord-Kivu sous contrôle du groupe depuis janvier, affirme n'avoir reçu aucune invitation pour les discussions prévues. Cette situation fait écho aux récentes tentatives de l'Union africaine d'unifier les initiatives de paix.
Violations présumées et menaces de représailles
Le M23 a menacé de riposter à toute attaque, prétextant la protection des civils. Cette rhétorique intervient alors que le groupe est accusé de massacres de civils dans la région de Rutshuru.
Bilan humanitaire alarmant
Selon le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Turk, au moins 319 civils ont été tués par le M23 entre le 9 et le 21 juillet dans quatre villages du territoire de Rutshuru. Parmi les victimes figurent 48 femmes et 19 enfants, majoritairement des agriculteurs.
Plus de 27,8 millions de personnes en RDC font face à l'insécurité alimentaire, avec plus de 7 millions de déplacés internes, beaucoup ayant dû fuir plusieurs fois.
Christian Luwawa
Correspondant pour plusieurs titres à Kinshasa. Couvre les enjeux sécuritaires à l’est de la RDC et les dynamiques régionales des Grands Lacs.