Procès pour détournement de fonds : L'ancien ministre Mutamba défend son intégrité face à la justice congolaise
L'ancien ministre de la Justice congolais Constant Mutamba fait face à la justice dans une affaire de détournement présumé de fonds publics. Lors de l'ouverture de son procès à Kinshasa, il a vigoureusement défendu son intégrité, dénonçant un complot politique visant à entraver sa lutte contre la corruption.

L'ancien ministre de la Justice Constant Mutamba devant la Cour de Cassation à Kinshasa
Un procès emblématique pour la lutte contre la corruption en RDC
L'ancien ministre de la Justice de la République démocratique du Congo, Constant Mutamba, a fermement défendu son innocence ce mercredi lors de l'ouverture de son procès pour détournement présumé de fonds publics à la Cour de Cassation de Kinshasa.
Âgé de 37 ans, celui qui s'était fait connaître pour ses positions intransigeantes contre la corruption fait face à des accusations graves concernant la gestion d'un fonds de réparation destiné aux victimes de guerre.
Des accusations réfutées avec véhémence
"J'ai subi une injustice, j'ai accepté d'affronter ce procès pour prouver mon innocence, c'est pourquoi j'ai démissionné"
Le dossier concerne principalement deux aspects :
- L'attribution contestée d'un marché public pour la construction d'une prison près de Kisangani
- Le présumé détournement de près de 20 millions de dollars provenant d'un fonds de réparation pour les victimes de guerre
Une défense basée sur la transparence
Face aux accusations, Mutamba maintient une position claire : les 19 millions de dollars en question sont toujours dans les comptes bancaires. "Peut-on détourner de l'argent qu'on n'a pas touché ?", s'est-il interrogé devant la cour.
Concernant l'attribution du marché à l'entreprise Zion Construction SARL, l'ancien ministre affirme avoir suivi toutes les procédures légales : "Ce contrat, qui a d'abord été soumis au Conseil des ministres, a été approuvé par le Premier ministre."
Un contexte politique sensible
Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de lutte contre la corruption en RDC, pays qui figure parmi les plus touchés par ce fléau selon Transparency International. Mutamba, qui avait notamment appelé à l'exécution des personnes reconnues coupables de détournement de fonds publics, dénonce un "complot politique" visant à l'empêcher de poursuivre son combat contre la corruption.
La prochaine audience est prévue pour le 30 juillet.
Christian Luwawa
Correspondant pour plusieurs titres à Kinshasa. Couvre les enjeux sécuritaires à l’est de la RDC et les dynamiques régionales des Grands Lacs.