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RDC : 10 ans de travaux forcés requis contre l'ex-ministre Mutamba

Le parquet congolais requiert 10 ans de travaux forcés contre l'ancien ministre Constant Mutamba, accusé d'avoir détourné 19 millions de dollars destinés à un projet pénitentiaire à Kisangani.

ParChristian Luwawa
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Image d'illustration pour: RDC : le ministère public requiert 10 ans de travaux forcés contre l'ancien ministre de la Justice

L'ancien ministre de la Justice Constant Mutamba lors de son procès à la Cour de cassation de la RDC

Le ministère public de la République démocratique du Congo a requis une peine de 10 ans de travaux forcés contre l'ancien ministre de la Justice Constant Mutamba, accusé de détournement de 19 millions de dollars destinés à la construction d'une prison à Kisangani.

Des accusations graves de détournement de fonds publics

Lors d'une audience publique de la Cour de cassation le 13 août, le procureur général a mis en lumière les irrégularités dans la gestion de ce projet qui s'inscrivait dans le cadre du plan national de modernisation carcérale. Dans un contexte où la RDC lutte pour renforcer sa gouvernance et sa souveraineté, cette affaire revêt une importance particulière.

Des procédures délibérément contournées

L'avocat général Sylvain Kalwila a détaillé les infractions présumées :

  • Recours illégal à une procédure de gré à gré
  • Contournement des institutions compétentes
  • Contrat avec une société fictive sans existence juridique
  • Virement direct des fonds sans garanties bancaires

Des sanctions exemplaires requises

Le ministère public a requis des sanctions sévères, démontrant la volonté de l'État congolais de lutter contre la corruption :

  • 10 ans de travaux forcés
  • Interdiction de voter ou d'être candidat pendant 10 ans après la peine
  • Privation du droit à la libération conditionnelle
  • Interdiction définitive d'accéder aux fonctions publiques

Une défense basée sur la bonne foi

Face à ces accusations, l'ancien ministre maintient son innocence, invoquant son éducation chrétienne et ses "loyaux services à la République". Ses avocats soulignent la transparence des opérations financières, documentées auprès des organes de contrôle.

Le verdict de cette affaire emblématique, attendu le 27 août prochain, sera déterminant pour l'avenir de la lutte contre la corruption en RDC.

Christian Luwawa

Correspondant pour plusieurs titres à Kinshasa. Couvre les enjeux sécuritaires à l’est de la RDC et les dynamiques régionales des Grands Lacs.