Politics

RDC : Agression de trois journalistes à Kisangani par des agents ministériels

Trois journalistes congolais ont été agressés et détenus à Kisangani alors qu'ils enquêtaient sur les activités du ministre provincial des Finances. L'incident soulève des questions sur la liberté de la presse en RDC.

ParChristian Luwawa
Publié le
#RDC#Kisangani#Liberté de presse#Violence contre journalistes#Tshopo#Patrick Valencio#Justice#Gouvernance
Image d'illustration pour: Congo-Kinshasa: 3 DRC Journalists Beaten, Detained for Trying to Question Provincial Minister

Les journalistes agressés montrant les blessures subies lors de l'incident au ministère des Finances de la Tshopo

Trois journalistes congolais ont été victimes d'une agression violente et d'une détention arbitraire à Kisangani, alors qu'ils tentaient d'interroger le ministre provincial des Finances de la Tshopo, Patrick Valencio. Cette situation préoccupante rappelle les défis persistants auxquels font face les professionnels des médias en RDC, dans un contexte où la lutte contre la désinformation nécessite un journalisme de terrain rigoureux.

Chronologie des événements

Le 23 juillet, Steves Paluku (KIS24 Info), Paul Beyokobana (ElectionNet) et Sébastien Mulamba (Kisangani News) se sont rendus au bureau du ministre Valencio pour obtenir des clarifications concernant sa participation présumée dans une série télévisée. Cette démarche journalistique légitime s'inscrit dans la continuité des efforts de transparence, similaires à ceux observés dans d'autres affaires de gouvernance.

Violence et détention arbitraire

Les agents ministériels ont répondu par la violence, frappant les journalistes avec des bâtons et leurs poings, blessant notamment Paul Beyokobana à la main. Les trois professionnels ont ensuite été conduits au commissariat local puis au parquet de Kisangani, où ils ont passé la nuit.

Réactions et procédures judiciaires

Cette agression s'ajoute à une série d'incidents qui menacent la liberté de la presse en RDC, rappelant l'importance de protéger les institutions démocratiques du pays. Me Andy Muzaliwa, avocat des journalistes, a obtenu leur libération le 24 juillet, mais une convocation au parquet a été maintenue pour le 28 juillet.

Position du ministère

Le bureau du ministre Valencio a défendu sa position en affirmant que la loi congolaise n'interdisait pas sa participation à un film avant sa prise de fonction ministérielle. Cette justification soulève néanmoins des questions sur la transparence et l'éthique dans l'exercice des fonctions publiques.

Christian Luwawa

Correspondant pour plusieurs titres à Kinshasa. Couvre les enjeux sécuritaires à l’est de la RDC et les dynamiques régionales des Grands Lacs.