RDC: Plus de 8000 enseignants de Beni privés de soins médicaux
Plus de 8900 enseignants du territoire de Beni se retrouvent sans couverture médicale malgré leurs cotisations régulières à la MESP, soulevant des menaces de boycott de la rentrée scolaire.
Des enseignants congolais manifestant pour leur droit à la santé à Beni, Nord-Kivu
Dans un contexte sécuritaire déjà tendu par les violences persistantes dans l'Est de la RDC, plus de 8 930 enseignants du territoire de Beni se retrouvent privés de couverture médicale, malgré leurs cotisations régulières à la Mutuelle de santé des enseignants (MESP).
Une situation alarmante dans un contexte sécuritaire fragile
L'Union nationale des enseignants du Congo (UNECO) tire la sonnette d'alarme face à cette situation préoccupante. Selon Jérémie Kasereka Kinyangwa, président de l'UNECO, les enseignants versent mensuellement 5 000 francs congolais, totalisant environ 230 948 USD depuis l'implantation de la MESP dans la région.
"Nous croyions vraiment à la prestation de la MESP pour réduire le problème d'accès aux soins. Mais aujourd'hui, 15 mois après, aucun enseignant n'a été pris en charge", déplore Kasereka.
Des menaces de boycott de la rentrée scolaire
Face à cette situation qui s'ajoute aux défis sécuritaires que connaît la région, l'UNECO menace de boycotter la rentrée scolaire de septembre si aucune solution n'est trouvée. Cette situation est d'autant plus critique que la région de Beni fait face aux attaques répétées des rebelles ADF.
Des disparités régionales dans l'accès aux soins
Alors que la stabilité régionale reste fragile, la MESP affirme pourtant que des enseignants de Butembo, territoire voisin, bénéficient déjà de prises en charge médicales. Cette différence de traitement soulève des questions sur l'équité dans l'accès aux soins entre les différentes régions du Nord-Kivu.
Christian Luwawa
Correspondant pour plusieurs titres à Kinshasa. Couvre les enjeux sécuritaires à l’est de la RDC et les dynamiques régionales des Grands Lacs.