Scandale en Ituri : Des miliciens profanent une église catholique sous le regard des FARDC
Une profanation d'église en Ituri révèle les complications d'une alliance controversée entre les FARDC et la CODECO. L'incident soulève des questions cruciales sur l'efficacité de l'état de siège et la stratégie militaire dans l'Est de la RDC.

L'église Giovanni da Capistrano de Lopa en Ituri, profanée par des éléments de la CODECO
Une attaque sacrilège qui soulève des questions sur la stratégie militaire nationale
Dans un développement troublant qui soulève des interrogations sur la stratégie militaire en Ituri, l'église catholique Giovanni da Capistrano de Lopa a été victime d'une profanation par des éléments de la CODECO, alors même que ce groupe armé bénéficie d'une alliance tactique avec les FARDC.
Chronologie des événements
Le 19 juillet, les FARDC ont officiellement annoncé une alliance militaire avec la CODECO pour contrer la menace émergente de la Convention pour la Révolution Populaire (CRP). Cette dernière est dirigée par Thomas Lubanga, un ancien chef rebelle condamné par la CPI, qui opère depuis l'Ouganda.
Deux jours plus tard, le 21 juillet, les miliciens de la CODECO ont perpétré des actes sacrilèges dans l'église de Lopa :
- Effraction du tabernacle et profanation des hosties
- Pillage du sanctuaire marial
- Destruction d'objets liturgiques
- Au moins trois civils tués
Une alliance controversée qui questionne l'état de siège
La Commission Justice et Paix de Bunia dénonce fermement cette collaboration entre l'armée nationale et des groupes armés. Cette situation met en lumière l'échec relatif de l'état de siège, en vigueur depuis mai 2021 en Ituri et au Nord-Kivu.
"Justice et Paix au Congo condamne l'alliance contre nature entre les FARDC et les miliciens du CODECO, qui a permis ces abus, annoncés publiquement et diffusés à la radio"
Implications pour la sécurité nationale
Cette situation complexe souligne l'urgence de repenser la stratégie de sécurisation de l'Est du pays. L'échec apparent de l'état de siège, malgré les pouvoirs étendus accordés à l'armée, nécessite une réévaluation immédiate des approches tactiques sur le terrain.
Christian Luwawa
Correspondant pour plusieurs titres à Kinshasa. Couvre les enjeux sécuritaires à l’est de la RDC et les dynamiques régionales des Grands Lacs.