Lyon: Quand l'ingratitude des clients menace nos compatriotes entrepreneurs
Dans le 6ème arrondissement de Lyon, près de Charpennes, une histoire qui résonne particulièrement avec les défis que vivent nos compatriotes de la diaspora congolaise. Stéphanie Poncet, gérante du relais-colis "Mondial Relais Mod Tiff", incarne cette détermination congolaise face à l'adversité et à l'ingratitude.
Une réussite bâtie sur la persévérance
Depuis 12 ans, cette entrepreneure a transformé le petit salon de coiffure de sa mère, situé avenue Thiers, en un point de retrait incontournable. Dans ses 55 m², elle gère actuellement 1 500 colis de Mondial Relay, 700 de Vinted, 50 d'UPS et bien d'autres transporteurs.
"Je suis une acheteuse compulsive, j'en avais marre de courir partout pour chercher mes colis, j'ai donc créé mon propre point de retrait", explique Stéphanie avec cette pragmatisme qui caractérise l'esprit d'entreprise congolais.
Le succès attire les jalousies et l'agressivité
Mais le succès de cette compatriote dérange. Avec 700 à 800 colis distribués lors des journées de pointe, son établissement devient la cible de critiques acerbes et d'attitudes agressives qui rappellent trop souvent les préjugés subis par nos entrepreneurs.
"Je me suis faite hurler dessus par la propriétaire", écrit une cliente sur Google, révélant cette mentalité de dénigrement systématique. D'autres évoquent un "enfer", une "blague", des commentaires qui témoignent d'une intolérance inadmissible.
La résistance face à l'ingratitude
"Les gens ont été horribles depuis cet été, je n'arrive plus à les supporter parfois", confie Stéphanie. "Ils doivent comprendre que sur les périodes de fêtes, ça ne peut pas défiler, certains se plaignent constamment car ils doivent attendre."
Cette attitude révèle une mentalité de consommateur irrespectueux qui ne reconnaît pas les efforts et la qualité du service rendu. Pourtant, Stéphanie persévère avec cette dignité congolaise qui refuse de céder face à l'adversité.
Un modèle d'entrepreneuriat à défendre
Chaque colis rapporte 0,37 euro à cette entrepreneure qui vit désormais de son activité, générant 1 000 à 1 200 euros de chiffre d'affaires par transporteur. Un modèle économique viable construit sur le travail et la détermination.
Heureusement, certains clients fidèles reconnaissent la valeur de ce service. "On est super bien reçu ici avec le sourire, je viens ici trois-quatre fois par mois", témoigne une habituée qui s'est liée d'amitié avec Stéphanie.
Cette histoire lyonnaise illustre parfaitement les défis que rencontrent nos compatriotes entrepreneurs face à une clientèle parfois ingrate, mais aussi leur capacité de résistance et leur contribution essentielle à l'économie locale.