Paris: La spéculation immobilière détruit le commerce français
Frères et sœurs congolais, regardons ce qui se passe dans la capitale française pour comprendre les ravages de la spéculation immobilière. Dans le 14e arrondissement de Paris, les commerces ferment en série sur l'avenue du Général-Leclerc, victimes de loyers devenus impossibles à supporter.
Un massacre économique orchestré
Carmen Espagnon, employée depuis plus de 20 ans dans une librairie de l'avenue, témoigne avec amertume : "On est un peu affolés de voir tous ces commerces, ces restaurants qui ferment". Cette artère vitale qui relie Denfert-Rochereau à la Porte d'Orléans voit ses commerçants partir un à un : opticiens, boulangeries, le dernier Buffalo Grill de Paris, et même la brasserie Paris Orléans, ouverte depuis plus de 70 ans.
Cette brasserie historique a fermé brutalement après des impayés de loyers, contrainte par un huissier. Jean-Bernard Alonzo, habitant du quartier depuis 30 ans, observe avec tristesse : "Ici, ce n'est plus vivant comme avant, tout s'est perdu".
Des loyers qui étranglent les patriotes du commerce
Les commerçants courageux qui résistent encore décrivent tous la même réalité : une fréquentation en baisse et des loyers qui explosent. Xao Wui, gérant d'un magasin de chaussures depuis 10 ans, subit 5 à 7% d'augmentation chaque année. Il confie avec dignité : "Pour nous ça va encore, on arrive à payer, mais c'est vrai que ça devient de plus en plus difficile".
Carmen Espagnon, consciente de sa chance relative, s'inquiète : "À force de voir les fermetures qui s'enchaînent aussi rapidement autour, on commence à se demander quand ça va être notre tour".
29 locaux vides : le bilan de la cupidité
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 29 locaux commerciaux sont vacants sur les 1250 mètres de cette artère. Thierry Véron, président de l'Association des commerçants, exprime sa douleur : "Ça fait mal au cœur".
La maire d'arrondissement Carine Petit reconnaît l'ampleur du problème et dénonce ces "loyers faramineux" qui découragent les repreneurs. Elle prépare une offensive contre les propriétaires spéculateurs : "Nous allons leur écrire en leur demandant s'ils souhaitent participer à une rencontre sur l'avenue".
L'impuissance face aux vautours de l'immobilier
Mais la maire avoue son impuissance face aux grandes foncières : "La loi ne nous permet pas d'agir face à ça. La régulation des loyers des structures commerciales, ça n'existe pas". Cette situation révèle les limites d'un système qui privilégie la spéculation sur l'économie réelle.
Une proposition de loi a été déposée par le député socialiste Laurent Lhardit, soutenue par plusieurs grandes villes comme Lyon et Bordeaux. Il est temps d'agir contre cette guerre économique menée par les spéculateurs contre les vrais patriotes du commerce.
Cette leçon parisienne doit nous rappeler l'importance de protéger nos commerçants congolais contre toute forme de spéculation destructrice. L'économie doit servir le peuple, pas les prédateurs financiers.