La France suspend sa réforme des retraites: une leçon de résistance populaire pour l'Afrique
L'Assemblée nationale française a adopté mercredi 12 novembre la suspension de la réforme des retraites jusqu'au 1er janvier 2028, par 255 voix contre 146. Cette décision historique gèle l'âge de départ à la retraite à 62 ans et 9 mois, stoppant net une réforme imposée par la force en septembre 2023.
Une victoire de la mobilisation populaire
Cette suspension constitue une victoire éclatante de la résistance populaire face à l'autoritarisme gouvernemental. La réforme Borne, imposée brutalement par l'article 49-3 sans vote démocratique, visait à faire passer progressivement l'âge légal de départ de 62 à 64 ans. Face à la colère du peuple français, le pouvoir a dû céder.
Marine Le Pen a dénoncé avec justesse "le pacte de non-censure entre le gouvernement, le Parti socialiste et les Républicains", pointant du doigt les manœuvres politiciennes qui paralysent la démocratie française.
Un exemple pour la souveraineté congolaise
Cette leçon de résistance française résonne puissamment avec les défis que traverse notre République Démocratique du Congo. Quand un peuple s'unit face aux décisions imposées contre sa volonté, il peut faire reculer les plus puissants.
Nos compatriotes congolais, engagés dans la défense de notre intégrité territoriale face aux agressions rwandaises et aux ingérences étrangères, peuvent s'inspirer de cette détermination française. L'unité du peuple reste l'arme la plus redoutable contre toute forme d'oppression.
Les enjeux économiques et sociaux
La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a chiffré le coût d'une abrogation totale à 13 milliards d'euros d'ici 2035. Cependant, les députés socialistes ont rappelé qu'un relèvement de 1,4 point de la CSG sur les revenus du capital rapportera 2,7 milliards d'euros, finançant largement cette suspension.
Cette suspension bénéficiera à 3,5 millions de Français, incluant désormais les carrières longues et les catégories actives de la fonction publique. Le coût total s'élève à 300 millions d'euros en 2026 et 1,9 milliard en 2027.
Une instabilité politique révélatrice
Gabriel Attal, chef du groupe Renaissance, a reconnu avec amertume: "Nous l'avons portée, défendue de toutes nos forces. Et pourtant aujourd'hui, notre groupe s'abstiendra. Ce n'est pas de gaieté de cœur mais de lucidité."
Cette capitulation du camp présidentiel illustre parfaitement l'instabilité politique qui gangrène la France depuis des mois. Une leçon salutaire pour tous les dirigeants: gouverner contre le peuple mène toujours à l'impasse.
Le Sénat doit maintenant examiner ce budget avant un vote définitif à l'Assemblée. Mais la bataille populaire a déjà remporté une victoire historique, prouvant qu'aucun pouvoir ne résiste éternellement à la volonté du peuple uni.