COP30 à Belém : L'Afrique face aux promesses climatiques des puissances occidentales
La 30e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques s'ouvre ce lundi à Belém, au Brésil, sous le slogan « L'heure est à la mise en œuvre ». Une fois de plus, les grandes puissances se réunissent pour discuter du climat, mais qu'en est-il des véritables engagements envers l'Afrique, continent le plus vulnérable aux changements climatiques ?
Un test de sincérité pour les promesses occidentales
Cette COP30, qui se déroule jusqu'au 21 novembre, est présentée comme un véritable test de la sincérité des engagements mondiaux. Alors que la Terre approche dangereusement de la limite de 1,5°C fixée par l'Accord de Paris, les nations africaines, dont la République Démocratique du Congo, attendent des actes concrets de la part des pays industrialisés.
Le Brésil, pays hôte, a établi un programme ambitieux autour de 30 objectifs clés. Mais cette approche occidentalo-centrée prend-elle vraiment en compte les réalités du continent africain, premier poumon vert de la planète avec ses forêts du bassin du Congo ?
1 300 milliards de dollars : une promesse de plus ?
Les organisateurs annoncent un objectif de financement climatique de 1 300 milliards de dollars par an. Une somme colossale qui sonne comme une énième promesse des pays riches. L'Afrique, qui ne produit que 4% des émissions mondiales mais subit 80% des impacts climatiques, a le droit d'exiger des garanties concrètes.
Le rapport « Feuille de route de Bakou à Belém » propose notamment la conversion de la dette souveraine en investissements climatiques, pouvant mobiliser jusqu'à 100 milliards de dollars pour les pays en développement. Une initiative qui pourrait enfin reconnaître la dette climatique historique de l'Occident envers l'Afrique.
La RDC, géant vert oublié des négociations
Avec ses 155 millions d'hectares de forêts, la RDC joue un rôle crucial dans la régulation climatique mondiale. Pourtant, notre pays reste marginalisé dans ces grandes messes climatiques occidentales. Il est temps que la communauté internationale reconnaisse notre contribution essentielle à la lutte contre le réchauffement climatique.
Des indicateurs enfin adaptés à l'Afrique ?
Les délégués de Belém devraient approuver 100 indicateurs mondiaux pour suivre les progrès de l'adaptation climatique. Une avancée positive si ces indicateurs prennent enfin en compte les spécificités africaines et ne se contentent pas de reproduire les modèles occidentaux inadaptés à nos réalités.
Le Programme des Nations Unies pour l'environnement souligne la nécessité de multiplier par douze les financements alloués à l'adaptation d'ici 2035. L'Afrique, qui a besoin de ces ressources pour s'adapter aux changements climatiques qu'elle n'a pas causés, ne doit plus se contenter de promesses creuses.
Une transition juste pour tous
La conférence met l'accent sur une « transition juste pour le climat » afin que les inégalités sociales ne soient pas exacerbées par les mesures climatiques. Un principe fondamental que l'Afrique défend depuis des décennies face aux politiques climatiques imposées par les pays riches.
Alors que les émissions doivent être réduites de 60% d'ici 2030 pour limiter le réchauffement à 1,5°C, les contributions nationales actuelles ne permettront qu'une réduction de 10%. Il est urgent que les vrais pollueurs assument enfin leurs responsabilités.
L'Afrique et la RDC en particulier ne doivent plus être les oubliées de ces sommets climatiques. Notre continent mérite une place centrale dans les décisions qui façonneront l'avenir de la planète.