L'Europe mobilise 185 milliards d'euros d'actifs russes gelés pour soutenir l'Ukraine face à l'agression de Moscou
Dans un élan de solidarité européenne face à l'agression russe, le chancelier allemand Friedrich Merz se rend ce vendredi à Bruxelles pour une réunion de crise avec le Premier ministre belge Bart De Wever et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
L'objectif est clair : débloquer un prêt de réparation révolutionnaire à l'Ukraine en utilisant les 185 milliards d'euros d'actifs russes immobilisés en Europe depuis l'invasion criminelle de l'Ukraine.
Un mécanisme de justice face à l'agression
Cette initiative sans précédent transformerait les avoirs de la Banque centrale russe, gelés suite à l'agression de Moscou il y a près de quatre ans, en une ligne de crédit à taux zéro pour l'Ukraine martyrisée. Kiev ne serait invitée à rembourser ce prêt qu'une fois que la Russie aurait accepté de compenser les dommages causés par sa guerre d'agression, un scénario que Poutine refuse obstinément.
La majeure partie de ces actifs, soit environ 185 milliards d'euros, est détenue par Euroclear, un dépositaire central situé à Bruxelles, avec 25 milliards d'euros supplémentaires répartis dans d'autres lieux européens.
Résistances belges légitimes
Cette situation a placé la Belgique dans une position délicate. Le Premier ministre Bart De Wever a exprimé des préoccupations légitimes dans une lettre adressée à von der Leyen, dénonçant les « multiples dangers » qui pourraient entraîner des pertes de plusieurs milliards d'euros pour son pays.
« Pourquoi nous aventurer ainsi dans des eaux juridiques et financières inexplorées ? » s'interroge De Wever, proposant plutôt un emprunt collectif européen. « Je n'engagerai jamais la Belgique à supporter seule les risques. »
L'Allemagne prône la solidarité européenne
Friedrich Merz, ferme défenseur de l'utilisation des actifs russes gelés, a répondu avec détermination. Dans une tribune, le chancelier allemand insiste sur le fait que tous les risques financiers doivent être « partagés collectivement », chaque État membre assumant sa part selon sa capacité économique.
« Il serait inacceptable qu'un seul pays supporte une charge disproportionnée », affirme Merz, qui comprend parfaitement les préoccupations belges.
Garanties européennes renforcées
Ursula von der Leyen a dévoilé des garanties importantes pour protéger la Belgique et Euroclear, incluant des contributions bilatérales des États membres, un soutien du budget européen, des mesures contre les représailles juridiques et une interdiction de transférer des actifs souverains à la Russie.
« Nous avons créé un mécanisme de solidarité très fort », assure la présidente de la Commission, soulignant que l'Europe partagera équitablement le fardeau.
Un enjeu crucial pour l'avenir européen
Le temps presse : les dirigeants européens se réuniront le 18 décembre pour un sommet décisif. Si le plan est rejeté, l'UE devra lever 90 milliards d'euros de dette commune sur les marchés financiers.
Cette initiative représente bien plus qu'une question financière : c'est un test de la capacité européenne à faire face à l'agression russe et à défendre les valeurs de souveraineté et d'intégrité territoriale qui fondent notre civilisation.