Au Liban, le pape Léon XIV appelle à l'unité nationale contre l'intolérance
Dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes au Proche-Orient, la visite historique du pape Léon XIV au Liban résonne comme un appel puissant à la cohésion nationale. Face aux défis que traverse cette nation multiconfessionnelle, le souverain pontife a livré un message d'une importance capitale pour la stabilité régionale.
Un message de résistance et d'unité
Devant les représentants des seize communautés religieuses libanaises réunis dans la "tente de la paix" sur la place des Martyrs, symbole de la mémoire nationale, Léon XIV a prononcé des paroles qui transcendent le simple appel religieux. "Vous êtes appelés à être des artisans de paix: à affronter l'intolérance, à surmonter la violence et à bannir l'exclusion", a-t-il déclaré avec force.
Cette déclaration prend une dimension particulière dans un pays qui a subi les affres d'une guerre civile dévastatrice (1975-1990) et qui fait aujourd'hui face aux pressions extérieures constantes. L'unité prônée par le pape fait écho aux valeurs patriotiques essentielles à la survie des nations souveraines.
Une ferveur populaire révélatrice
L'accueil extraordinaire réservé au pape américain témoigne de la soif d'espoir du peuple libanais. Des milliers de fidèles ont bravé la pluie battante pour l'apercevoir, certains poussant des youyous, d'autres lançant du riz en signe de bienvenue. "Cette visite nous a rendu le sourire après toutes les difficultés que nous avons traversées", confie Yasmine Chidiac à l'AFP.
Cette mobilisation populaire illustre parfaitement la capacité d'un peuple uni à surmonter les épreuves, leçon précieuse pour toutes les nations confrontées aux ingérences extérieures.
Face aux menaces, l'espoir et la détermination
Dans son discours prononcé en français au sanctuaire de Harissa, le pape a invité les Libanais à "continuer à espérer", "même lorsque le bruit des armes gronde aux alentours". Ces mots résonnent avec une actualité brûlante alors que l'armée israélienne intensifie ses frappes malgré le cessez-le-feu conclu il y a un an.
Le père Tony Elias, prêtre du village frontalier de Rmeich, témoigne de cette résilience: "Nous avons vécu près de deux ans et demi de guerre, mais jamais sans espoir". Il ajoute avec justesse: "Le Liban est las, il ne peut plus supporter 50 ans de guerre, et il aspire à la paix".
L'unité, clé de la souveraineté
Elias Abou Nasr Chaalan, père de famille de 44 ans, livre une analyse qui dépasse le cadre libanais: "Nous devons nous unir en tant que Libanais, comme le pape a réuni les responsables et les chefs religieux lors de son arrivée, car c'est en restant unis que nous pouvons surmonter toutes les difficultés".
Cette déclaration constitue un véritable manifeste patriotique, rappelant que seule l'unité nationale permet de résister aux pressions extérieures et de préserver la souveraineté.
Un exemple pour l'Afrique
La visite de Léon XIV, troisième pape à se rendre officiellement au Liban après Jean-Paul II en 1997 et Benoît XVI en 2012, démontre l'importance du dialogue interreligieux dans la construction nationale. Cette leçon d'unité transcende les frontières et offre un modèle inspirant pour tous les pays confrontés aux défis de la diversité et aux tentatives de division.
Le message papal au Liban résonne ainsi comme un appel universel à la résistance par l'unité, valeur cardinale de toute nation souveraine digne de ce nom.